Le jeune paramédical qui lance son propre cabinet ou qui s’associe au sein d’une structure déjà existante (SCM,SCP…) devra rapidement adapter son contrat de prévoyance s’il était notamment collaborateur auparavant.
Cela sera la première couverture à appréhender, et c’est le sinistre qui a le plus forte de chance de vous arriver en cours de votre carrière… si vos intégrez un cabinet de groupe, vous pourrez déjà connaître les charges liées à un exercice commun (loyer, matériel…).
Première étape : couvrir toutes vos charges incompressibles (liste non exhaustive)
- Charges sociales personnelles (CARPIMKO-URSSAF)
- Quote-part de SCM
- Loyer cabinet
- Matériel et entretien
- Honoraires Expert Comptable pour certains
Pour nombre de paramédicaux (infirmières et orthophonistes par exemples), le principal poste sera au delà de 3 ans d’activité (après régularisation) les charges sociales personnelles. Certains postes seront compressibles (exemple utilisation voiture pour tournées des infirmières, sauf si loyer important à rembourse suite à crédit ou leasing) et donc ne feront pas l’objet d’une couverture en cas d’arrêt de travail.
Il est très important de vérifier comment sont couverts ses prêts professionnels (achat matériel, murs de son cabinet), en cas d’arrêt de travail. On peut s’appuyer dans certaines spécialités sur la possibilité prendre un remplaçant pour couvrir une partie des ses charges et assurer une continuité dans le suivi de sa patientèle. Mais on est sur de l’aléatoire, il faut trouver le bon remplaçant et relativement rapidement.
Deuxième étapes, couvrir ses revenus professionnels (BNC ou rémunération de gérance si SELARL)
Il faudra couvrir une partie ou la totalité des revenus du professionnel en tenant compte de plusieurs éléments :
- Revenus globaux du foyer fiscal (si conjoint travaille) et issus éventuellement d’un patrimoine (exemple : loyers locatifs)
- Charges de famille
- De son train de vie (selon « profil cigale ou fourmi »)
- De ses emprunts personnels (comment sont-ils couverts)
- De sa pression fiscale (surtout pour les célibataires qui ont des revenus élevés), car même en cas d’arrêt de travail sera dû.
Plus le professionnel de la santé aura des revenus élevés, plus le pourcentage des revenus à couvrir pourra être éventuellement diminué, ou si des crédit importants seraient libérés par une assurance adaptée avec des franchises relativement courtes (15 ou 30 jours) . Mais attention de ne pas se tromper car sur du long cours, la situation du praticien peut être rapidement déstabilisante (surtout en l’absence d’épargne de précaution).
C’est le risque majeur, qui aura le plus de conséquences, notamment d’un point de vue financier. Prenons l’exemple d’une jeune infirmière de 30 ans qui de ne pourrait plus exercer de façon définitive son métier. Sur base de revenus annuels de 60 000 € par an (hors revalorisation, donc en euros constants) c’est un manque à gagner cumulé sur 35 ans d’exercice de 2 100 000 €.
Il faudra veiller à souscrire un montant de rente suffisant, permettant d’atteindre une indemnisation conséquente en cas d’invalidité professionnelle. partielle notamment La rente versée, après expertise, devra tenir compte de la spécialité exercée et ne pas être pondérée par un mode de calcul défavorable. Cela fera l’objet d’un chapitre spécifique traité sur notre site.
Cette rente versée jusqu’à l’âge de la retraite pourra être renforcée par des capitaux versés en une seule fois. Ces capitaux permettront soit une reconversion professionnelle, ou dans le cas d’handicaps lourds d’aménagement de son environnement de vie.
Pour rappel la CARPIMKO, dans le cas le plus sévère d’invalidité versera une rente de 1 680 €/mois (majorée si charge de famille) et de 840 € /mois si votre capacité de gain est réduite des 2/3.
Il sera très important de vérifier comment sont couverts vos crédits personnels et professionnels en cas d’invalidité. Les contrats groupe classiques proposés par la majorité des réseaux bancaires auront des garanties inadaptées en ne tenant compte que de façon très partielle des spécificités de votre profession.
Nous avons malheureusement été témoin à plusieurs reprises de cas d’invalidités professionnelles sévères (arrêt définitif de l’activité libérale médicale) avec un crédit qui doit être encore honorés par l’assuré (car contrat d’assurance de l’emprunt s’appuyant majoritairement sur des barèmes fonctionnels) .
Crédits et assurance font aussi l’objet d’un chapitre complet sur notre site (lien ici : https://protection-sociale-patrimoine-paramedicaux.fr/financement/assurance-emprunts.html).
On envisage que très rarement sa propre disparition en pleine carrière, de surcroît lorsque l’on est jeune.
Dés lors que l’on a des proches à protéger (conjoint, enfants..) c’est paradoxalement à cette période de la vie que le besoin de protection en de décès est le plus important. Le patrimoine est en phase de constitution et le besoin de couverture de proche devra être suffisant dans le temps (exemple éducation de jeunes enfants).
RAPPEL IMPORTANT
Les prestations décès de la CARPIMKO (capital, rente de survie et éducation) ne sont versés au conjoint que si vous êtes mariés. Concubinage et PACSE ne sont pas reconnus.
Comment définir son niveau de garantie en cas de décès ? Exercice difficile et il faut mieux se faire aider par un spécialiste en prévoyance pour y répondre précisément. Il faudra tenir compte des revenus du conjoint et du nombre d’enfants. Il faut à minima une année de chiffre d’affaires, et si le conjoint ne travaille pas il faut envisager une rente de conjoint.
Quelques points de repère :
- Le coût cumulé moyen d’un enfant réalisant des études supérieures (surtout dans le privé) est d’au moins 60 000 €
- Le conjoint qui reçoit un capital de 100 000 € et qui par prudence voudra le placer pour en tirer des revenus obtiendra tout au plus et sans risque 205 € par mois !
- Un capital décès représente une faible cotisation pour un jeune paramédical de moins de 35 ans , sur une base de moins de 4€ par mois pour un capital de 15 000 € …
- Les capitaux versés dans le cadre d’une prévoyance sont nets d’impôts et hors droit de succession.
- Tenir compte au passif d’éventuels droits de succession et d’une année d’impôt, mais aussi à l’actif des assurances de prêts qui permettent de gommer parfois des créances importantes (immobilier)
- D’éventuels dispositions testamentaires et le choix du régime matrimonial pourront aussi influencer le niveau de garanties à souscrire en cas de décès.
EXEMPLE PREVOYANCE COMPLETE POUR UN JEUNE INFIRMIER ASSOCIE (SCM)
Après 5 ans passés dans le secteur public, il décide à 28 ans de rejoindre une structure composée de 3 autres infirmiers suite au départ d’une des associées.
Sa jeune épouse ne travaille pas, il est PACSE et à un enfant.
Au bout de 2 ans il génère un chiffre d’affaires de 105 000 €
Total des charges : 45 000 € dont 30 000 € incompressibles
BNC : 60 000 € (gain de 5 000 € par mois avant impôt sur le revenu)
Pour rappel indemnités de la CARPIMKO à compter du 90 eme jour : 55,44 € + 16,63 € pour enfant à charge
Indemnités théoriques de la CPAM du 4eme au 90 eme jour : 82 € par jour ( 60 000 €/730e)
Actuellement locataire, pas de crédits importants en cours. Il veut couvrir 100% de ses revenus en cas d’arrêt de travail, et ses charges incompressibles en cas d’incapacité de travail.
Exemples de couverture optimum auprès de deux prévoyances spécialisées auprès des professionnels de la santé libéraux
Association UNIM (Groupe ALLIANZ)
Décès : 105 000 € (doublé si décès accidentel et triplé accident de la circulation)
Indemnités journalières longues* : 90 €
Indemnités frais professionnels : 90 € (franchises 15 jours maladie/accident)
Rente en cas d’invalidité totale : 22 500 € (seuil de déclenchement partiel 10%)
Capital perte de profession : 120 000 €
Prime annuelle : 1 876 €
Prime première année : 1 313 € (30% réduction, puis 20% et 10% ) dont 1 031 € déductibles
* franchise 1er jour hospitalisation, 5 jours accident sans hospitalisation, et 15 jours maladie sans hospitalisation
ABEILLE Assurances SENSEO MEDICAL (tarif non fumeur)
- Indemnités journalières « longues » : 90 €/jour
- Rente invalidité totale : 22 500 € dés 33% d’invalidité partielle
- Capital invalidité de 105 000 € dés 33%
- Indemnités frais professionnels : 90 €/ jour (franchise 15 jours toute cause)
- Capital décès : 120 000 € (toute cause)
Prime annuelle de 4 048 € dont 3 781 € déductibles
* franchise 3eme jour hospitalisation, 3 jours accident, et 15 jours maladie sans hospitalisation